Est-ce que vous jouez trop fort ?

jouer trop fort

Cet article est un article invité : il a été écrit par Christophe du blog Faire Sonner sa Batterie.
Il y partage son expérience accumulée pendant plus de 30 ans de batterie.
Vous y trouverez un article sur la frappe : Faut il frapper fort pour se faire entendre ?

Est-ce que vous jouez trop fort ?

Nombre de batteurs pensent pouvoir répondre.

Mais la réponse n’est pas forcement celle que l’on croit, et votre puissance ne dépend pas que de votre frappe !

Si le bon sens nous apporte souvent les réponses, je ne suis pas sûr que tous les batteurs se posent les bonnes questions avant de jouer.

Plusieurs éléments autres que la force de frappe influencent la puissance que l’on dégage, en voici donc 2 importants à prendre en compte pour ne pas « jouer trop fort ».

 

Le style de musique

Si le batteur joue du « Métal », du « Rock », du « Funk, de la « Soul », du « Flamenco », du « Zouk », du « Jazz »…

Quel que soit le style de musique, il implique un niveau de puissance sonore en fonction des autres musiciens.

Est-ce de la musique acoustique ?
Par exemple, la guitare sèche ou Folk, violon, contre basse, piano acoustique, harmonica etc. ne nécessitent pas de développer de la puissance car la batterie acoustique est déjà un instrument puissant, souvent celui qui se fait entendre le plus.

Il y a aussi une histoire de nombre de musiciens : jouer avec 3 musiciens ou un orchestre de 10 ou plus n’est pas la même chose.

Ensuite, il y a la musique électronique ou électrique comme la guitare ou basse  électrique, le clavier ou synthétiseur, et tous ces instruments et interfaces électroniques inventés ces 30 ou 40 dernières années (batterie, percussions, guitare, saxophone etc.).

Sur ce type de musique le volume peut varier en fonction de l’énergie et la dynamique du groupe ou de l’orchestre, car ces instruments peuvent moduler leur volume sonore en tournant un bouton volume tout simplement.

Alors qu’avec une batterie acoustique, le batteur doit modifier tout son comportement pour réduire la puissance.

Bien entendu, si vous jouez du Métal avec des guitaristes de malades, des effets de partout et de bon gros amplis, il vous faudra de la puissance et des  tailles de fûts importantes du style double GC ou double pédale sur GC de 22″ ou 24″.

Alors que si vous avez une grosse caisse de 18″ ou 20″ et toms 10″, 12″, 14″, vous risquez effectivement de manquer de puissance.

A l’inverse, si vous jouez dans un quartet jazz et que vous avez une grosse caisse de 22″, vous risquez d’avoir trop de puissance. Du coup, les musiciens avec qui vous jouez diront certainement que vous frappez trop fort.

Avec un plus petit kit (18″, 12″, 14″ ou 18″,10″,12″,14″), vous aurez moins de risque que l’on vous traite de bourrin (terme fréquemment utilisé chez les musiciens pour définir leur batteur 😉 ).

 

L’environnement habituel de votre groupe

Nous ne sommes pas tous dans la même situation avec notre groupe. En tant qu’amateur, nous n’avons pas tous les mêmes conditions, que ce soit en répétition ou en concert.

Nous disposons parfois de superbes locaux de répétitions spacieux (location de studios, local à disposition).

Certains d’entre nous ont la chance de disposer de leur propre local, adapté à leur groupe, amplification sur place et bonne acoustique.
Avec ces superbes conditions, il est beaucoup plus facile d’adapter et de choisir son kit, ses peaux et ses réglages et donc d’adapter la puissance de jeu au groupe.

Mais c’est bien loin d’être le cas pour la plupart d’entre nous !
Il faut répéter à droite ou à gauche, suivant les moyens du bord. Un coup dans le garage d’un des membres du groupe, un coup dans un studio de répétition.

Et d’ailleurs, Aurélien en connaît bien les conséquences puisqu’il s’entraîne dans un appartement sur deux pads (Caisse Claire et Charleston) + un pad grosse caisse. LOL !!! 😉

Et là, il n’est pas évident d’apprendre à s’adapter à toutes les situations.

Il faut prendre en compte la place, le poids, que ce soit  pour le transport ou la taille du local dans lequel on se retrouve pour répéter.

La qualité acoustique du local qui est souvent catastrophique.

On se retrouve alors confronté à des problèmes de son et de puissance.

La bonne nouvelle c’est que ça nous apprend à nous confronter tellement souvent à des problèmes de son, qu’on devient bien meilleur au niveau du réglage, de l’adaptation, et de maîtrise de la frappe.

C’est aussi très important pour savoir s’adapter aux salles de concerts !

Il peut souvent nous arriver de jouer trop fort, car l’environnement du moment n’est pas au « top ».

Mais êtes-vous un bourrin pour autant ?

Pas forcément !

 

Conclusion

Votre son et votre puissance vont dépendre de nombreux facteurs autres que votre frappe (et vos muscles) :

  • les musiciens avec qui vous jouez
  • le son de votre batterie et la taille des fûts
  • le local
  • les styles de musique qui vous influencent.
  • si vous battez le rythme d’un petit groupe (trio / quartet), d’un grand groupe (entre 5 et 8 musiciens) ou carrément un orchestre de plus d’une dizaine de musiciens

Autant d’éléments sont à prendre en compte pour juger si vous cognez comme une brute ou si vous avez un jeu tout en finesse.

Alors amis batteurs, si l’on vous accuse d’être une brute, analysez la situation, et faites comprendre aux autres musiciens qu’il n’y a pas que votre frappe qui va définir cette puissance et certains éléments sont pas forcément maîtrisables !

 

Vous pensez être un batteur qui joue plutôt en finesse ou au contraire votre frappe fait trembler les salles ?

Vous pouvez nous le dire dans les commentaires, et aussi nous partager vos expériences et anecdotes sur le sujet !

Merci encore à Aurélien, et si cet article vous a plu n’hésitez pas à visiter mon blog et laisser des commentaires, j’y répondrai avec plaisir ! 😉

 

Christophe Soliveres
Faire Sonner sa Batterie

13 thoughts on “Est-ce que vous jouez trop fort ?

  1. Jean-Charles Dejoie

    Après plus de 30 ans de métier en tant que batteur, et par extension musicien, je peux dire que tout est question d’expériences ! Vous allez me dire : « c’est évident » ou « c’est digne de Lapalisse ! »… Eh bien non ! Les dites expériences dont je parle, sont en fait tous les choix qui se proposent à chaque drummer durant sa quête de perfection, de rencontres, et d’affinités, ou de galères bien sur ! Pour au final, tenter de donner le meilleur de soi-même ! Vaille que vaille, le batteur, qui généralement a un grand coeur au demeurant, se doit d’être toujours au top quelque soit la situation musicale ! Car oui ! C’est de musique dont il s’agit ! Ce qui m’amène vers la conclusion de mon commentaire : ce n’est pas la quantité qui prime sur ce sujet, mais plutôt la qualité des expériences vécues ! Avoir le courage de se remettre en question, travailler son instrument, s’adapter, mais aussi s’affirmer en tant que « batteur/musicien », oui le mot est lâché et assumé ! Une dernière chose : « Longue vie à tous les batteurs de cette planète » !

    1. Aurélien

      Bienvenue sur le blog Jean Charles !

      Yes j’adore ta conclusion, il est fondamental de savoir se remettre en question et d’écouter les autres (musiciens) mais aussi de s’affirmer 😉

      À bientôt,

  2. Roxane

    Salut Aurelien, et merci Christophe !

    Comme tu le demandes, je pense avoir un son plutôt bien équilibré selon le style que je joue…et pan-pan cucu à tous ceux et celles qui ne répondent pas la même chose, c’est qu’ils/elles ne sont pas suffisamment dans l’écoute de ce qui se passe autour!

    En fait, c’est plutôt moi qui me plains des autres. Nos amis guitaristes savent très bien pourquoi hehe!

    1. Aurélien

      Oui et c’est marrant c’est souvent le guitariste qui revient, et pas le bassiste par exemple.

      Et on sera tous d’accord sur la nécessité d’écouter ce qu’il se passe autour 😉

  3. VDH FAB

    Un grand merci à CHRISTOPHE et à toi AURELIEN d’aborder le sujet car on entend cela trop souvent. Ayant pour ma part un peu plus de 30 d’expérience et Comme le dis si bien Jean Charles, tout est une question de qualité d’expérience et je rajouterai même d’écoute (chose qu’on souvent du ma l à faire les guitaristes :)) ) et de feeling et de groove. Il faut sans cesse être à l’écoute du morceau et savoir quel feeling, quelles nuances tu veux mettre dans ton morceau. Donc parfois tout sera dans la nuance et à d’autre moments ou passage dans un morceau tout sera dans la puissance tout en essayant de groover ( chose primordiale pour moi). Alors oui il est primordial de se remettre en question mais pour cela il faut que tous les musiciens du groupe se remettent en cause. Donc pour conclure je pense qu’il est bon d’être une brute tout en restant dans la nuance et le groove un peu comme une certaine passage du film de Bertrand Blier LES VALSEUSES de 1974 avec miou miou, depardieu et devers…. Pour les plus vieux d’entre nous.
    FAB

    1. Aurélien

      Tout à fait et l’un n’empêche pas l’autre, on peut avoir une frappe et un jeu très puissant et rester groovy

  4. FRedC

    Salut Aurélien et Christophe,

    Lorsqu’on débute à la batterie, on a souvent tendance à taper (très) fort ! Mais ensuite, en travaillant son écoute en même temps que sa technique, quel plaisir d’ajouter des nuances et toutes les subtilités qui font le groove du batteur.

    1. Aurélien

      Salut Fred et bienvenue sur le blog !

      Oui tout à fait d’accord, et plus le temps passe plus je recherche aussi ces nuances.
      Je regardais une vidéo de Steve Gadd hier et je me faisais cette réflexion aussi, il y a quelques années je n’appréciais pas vraiment ce qu’il faisait je cherchais plutôt les gros cogneurs et les plus rapides.

      Et maintenant la finesse me paraît beaucoup plus épanouissante =)

  5. Hugo

    Ayant commencer la batterie il y a un peu plus d’un an j’ai pas encore eu le temp de développer le fameux jeu en « nuance » mais plus force vitesse (toute proportion gardée). En rajoutant que le lieux de répète de mon groupe et surtout ma chambre je finis par donner des migraines à tout le monde ^^

    1. Aurélien

      Salut Hugo et bienvenue,

      Yes t’inquiètes pas ça viendra, c’est très bien que t’en sois déjà conscient 😉

  6. Nathan Loisy

    Bonjour, déjà je voudrai délimiter ce site car je le trouve génial ! Un ami me l’a fait découvert avec la super interview de mario deplantier !
    Donc bravo !!
    Donc justement, je joue sur une 20″, avec 10-12-14 en tom et mon son n’est pas très puissant en revanche ma frappe est très puissante et peut etre trop ! J’ai tendance à casser mes cymbales très vite, ma crash zbt a fait un peut plus d’un an… j’ai revu beaucoup de chose dans mon jeu mais je ne comprend toujours pas pourquoi… et ayant que 16ans mon budget est très très limité donc ma batterie est toujours la même qu’à mes début il y a 10ans ( capelle jm 20 ) et mes cymbales ( crash ride 101 brass cassé, china faite avec la zbt 14″ cassée et retournée, charley zbt, crash en étain qu’on m’a donnée parce que sinon je n’avait plus de crash ) sont toute cassée… bref voilà mon expérience avec la puissance de frappe qui est mon plus gros problème ( matérielle surtout )

    1. Aurélien

      Salut Nathan,

      Merci beaucoup pour ce commentaire, je suis ravi que tu trouves ton bonheur ici !
      Casser des baguettes, des cymbales, me faire mal aux doigts, même trouer des peaux ça m’arrivait aussi énormément il y a quelques années.
      Aujourd’hui ça ne m’arrive plus, et pourtant je ne frappe probablement pas moins fort.
      Il s’agit vraiment de la manière dont tu vas frapper, dont tu vas laisser vibrer tes baguettes et tes cymbales.

      Donc pour les cymbales, cette vidéo l’explique très bien :

      Et tu peux aussi le voir en démonstration juste ici :

      En suivant ça, je te garantie que tu pourras garder la même énergie et que miraculeusement tes cymbales arrêteront de casser 😉

      Pour les baguettes, Jojo Mayer en parle très bien à un moment dans Secret Weapons for the Mordern Drummer, celui pour les mains évidemment.

      Bon courage et à bientôt !

  7. Cubitus

    Ce n’est pas tant la force mais plutôt la vitesse de la baguette qui donne de la puissance à la frappe. Le batteur gagne en précision et se fatigue beaucoup moins.
    Et celui qui crève une peau ou casse une cymbale parce qu’il frappe comme une brute devrait abandonner la batterie et se reconvertir d’urgence comme bûcheron.

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