7 moyens d’être plus créatif (inspiré de Steal Like an Artist)
Steal Like an Artist (« Vole comme un artiste ») est un livre qui m’a présenté la créativité sous un nouvel angle. La vision de l’auteur, Austin Kleon, m’a plu de par sa simplicité, son bon sens et le fait qu’il désinhibe l’impact majeur de nos influences (conscientes ou non) sur nos créations. Voici donc 7 idées d’Austin Kleon, que j’ai interprétées à ma sauce et bien que je ne les ai pas encore toutes essayées, je suis certain que vous y trouverez de l’inspiration.
1 – Steal Like An Artist
Rien n’est original, rien ne sort de nul part.
Tout ce qui devait être dit a déjà été dit. Mais, vu que personne n’écoutait, tout doit être dit à nouveau.
André Gide, écrivain
Cette idée est discutable, mais elle nous libère de la recherche (qui peut être vaine et frustrante) de faire quelque chose de complètement original, et nous aide à accepter que, comme tout le monde, nous sommes influencé par beaucoup de choses. Cela se ressentira dans nos créations et c’est normal.
On peut choisir ce que l’on regarde et écoute, avec qui on passe du temps, nos professeurs, nos amis etc., et tout cet ensemble va nous façonner, faire qui nous sommes et donc ce que nous produisons.
Et on peut choisir de leur « voler » des idées, de les mixer à notre sauce avec d’autres idées + notre personnalité, pour en faire une oeuvre nouvelle.
Nous sommes le produit de ce que nous aimons.
Goethe, German writer
Et on ne peut être qu’aussi bon que les choses qui nous entourent.
En informatique, il existe l’acronyme GIGO = Garbage In Garbage Out. Si on donne des ordures à un ordinateur (mauvaises lignes de code), ce qu’il produira ne pourra qu’être mauvais (problème de fonctionnement d’un logiciel par exemple).
L’artiste prend donc soin de sélectionner ce dont il s’entoure et de se créer un environnement de choses qu’il aime, qui l’inspirent et le nourrissent.
Il cherche à collectionner les bonnes idées, qu’elle vienne de l’art ou non, et les réutilise ensuite.
2 – Remonter son arbre généalogique
J’adore cette idée !
Je ne suis pas encore remonté aux influences de mes influences, mais je le ferai.
Le principe :
Étudiez un batteur qui vous inspire beaucoup (plutôt qu’un style de musique ou une technique particulière).
Chercher (dans des interviews notamment) quelles sont les 3 batteurs qui ont le plus influencés cet artiste. Et pour chacun de ces 3 batteurs, quelles ont été leurs 3 plus grandes influences etc. et remontez pour créer un arbre généalogique des batteurs qui vous inspirent, directement et indirectement.
Une fois que j’ai cet arbre généalogique, je peux faire mes propres mix : si je mélange l’oeuvre / le style de 3 de mes batteurs préférés, ça donne quoi ?
3 – Commencer par copier
Commencez par copier ce que vous aimez. Copiez, Copiez, Copiez. Après les copies, vous saurez qui vous êtes.
Yohji Yamamoto, styliste
On parle bien de copie lors de la pratique, et non de plagiat.
Le plagiat, c’est s’attribuer le travail de quelqu’un d’autre.
La copie dont on parle, c’est du travail d’ingénieur : en démontant ce que j’observe, je comprends comment ça marche.
On apprend à écrire en copiant l’alphabet. On apprend la musique en copiant des gammes, des rudiments, des styles, et des artistes.
Un bébé apprend à parler en répétant les mots qu’il entend. Il se forge ainsi son vocabulaire avant de pouvoir ensuite exprimer ses propres idées.
Ceux qui ne veulent rien imiter ne produisent rien.
Salvador Dali
Je peux commencer par copier mes héros, et pas juste un, mais bien tous !
Si je n’en copie que un, c’est du plagiat. Si j’en copie des dizaines, c’est de la recherche.
En copiant un seul auteur je serai donc accusé de plagiat, mais en en copiant une centaine, je serai original 🙂
Je copie pas pour ressembler à mes héros, mais pour voir et penser comme mes héros.
Alors, je serai capable de produire comme mes héros.
À un moment, la copie deviendra une émulation : elle ira plus loin qu’une imitation, et c’est là que j’exprime ma personnalité.
En copiant mon héros, je vais échouer, car il est impossible de refaire exactement la même chose que mon héros. Et dans cet échec, je me construis, et je trouve qui je suis.
Imiter mes héros n’est pas flatteur. M’inspirer de ce qu’ils ont fait et ajouter cette touche personnelle que je suis le seul à posséder pour créer quelque chose de nouveau dans ce monde, ça c’est flatteur.
4 – Écrire le livre que j’aimerais lire
Avant d’écrire un livre, la question que beaucoup se pose est « qu’est-ce que je sais et que je pourrais transmettre ? »
Et trop souvent, ça fait des livres ennuyant dans lesquels rien ne se passe.
Plutôt que de se demander quel savoir je peux transmettre, je peux me demander « qu’est-ce que J’AIMERAIS écrire et transmettre ? »
On aura alors droit à des histoires bien plus funs.
Le meilleur conseil ne serait donc pas « écris ce que tu sais », mais « écris ce que tu aimes ».
Écris l’histoire que tu aimerais lire. Joue la musique que tu aimerais entendre. Sois le batteur que tu aimerais découvrir.
Mon intérêt dans la composition musicale est de créer quelque chose qui n’existe pas encore et que j’aimerais écouter.
Brian Eno, musicien
D’ailleurs, je trouve que c’est directement applicable dans la vie également : quand je me demande quoi faire ensuite, dans quel projet me lancer, je peux voir la situation en me demandant « qu’est-ce qui me permettrait de créer une meilleure histoire ? ».
5 – Les projets parallèles et hobbies sont essentiels
Il est important de toujours avoir un ou plusieurs side project, que je fais juste pour le fun.
Quand j’en ai marre de ce que je fais je peux me tourner vers ces side project, juste pour m’éclater. C’est peut-être là que ça va décoller car c’est dans cet « échappatoire » que la magie opère.
En avoir plusieurs me permet de ne jamais en avoir marre, de passer d’un projet à un autre.
Se prendre le temps de s’ennuyer, de laisser son esprit se balader, est un excellent moyen d’être ouvert à l’émergence d’une nouvelle idée.
C’est pour cela que certaines personnes adorent conduire (j’ai entendu Sara Blakely (fondatrice de Spanx) et Steve Chandler (coach) partager cela durant des interviews) ou repasser (Austin Kleon).
Personnellement, c’est souvent en faisant la vaisselle, en me promenant dans la nature et en faisant du sport que des idées émergent.
Ne rejette rien de ta personnalité.
On n’a pas besoin de choisir entre 2 hobbies : je peux faire les 2, et ils s’entre-nourriront.
Se dire que je vais me concentrer uniquement sur une activité n’est pas forcément le bon plan : les différentes activités vont se compléter, même si en apparence elles semblent ne rien avoir en commun.
Je choisis de pratiquer ces 2 hobbies : c’est un premier point commun. À partit de là, à moi de voir comment ces différentes activités peuvent se nourrir mutuellement.
6 – LE secret : faire du bon travail et le partager
Au début, l’anonymat est bénéfique.
Personne ne nous connaît quand on commence.
Ça permet d’expérimenter, de se trouver, de faire des erreurs, de se reprendre sans être jugé.
Je ne veux être remarqué qu’une fois que je sais ce que je fais, que je considère mon travail comme bon.
L’anonymat du début m’offre donc une liberté que je n’aurai plus quand je serai attendu au tournant, que j’aurai un public, des clients, un agent, que je serai médiatiser… une liberté que je n’aurai plus quand les gens paieront pour voir mon travail.
La formule pas si secrète pour être connu : faire du bon travail et le partager.
Le début, « faire du bon travail », est extrêmement dur et va certainement prendre des années, avec de nombreux échecs. C’est normal.
La seconde partie, « le partager », était également très dur il y a quelques années. Aujourd’hui, avec internet, elle est très simple.
Il s’agit de trouver quelque chose qui nous émerveille, et d’inviter d’autres personnes à s’émerveiller avec moi.
Et il est préférable de s’émerveiller de quelque chose dont peu de gens parlent.
Tout le monde s’intéresse aux pommes ? Émerveillez vous devant une orange.
Partageons notre passion et nos « secrets » concernant cette passion : on n’est pas des magiciens, on n’est pas pénalisé lorsque l’on montre nos secrets.
Et si je le fais de manière intelligente, certaines personnes me remercieront en achetant mes produits.
Ne vous inquiétez pas des personnes qui pourraient voler vos idées. Si vos idées sont bonnes, les gens vous demanderont de les répéter encore et encore.
Howard Aiken, informaticien
7 – La créativité est une soustraction
Il s’agit de choisir ce que l’on ne veut pas utiliser. Les notes de trop, les coups en trops, les breaks trop compliqués…
Ceux qui sont capables de sélectionner uniquement ce qui est important pour eux ont un avantage considérable.
1 technique pour éviter la page blanche : se fixer une contrainte.
Paradoxalement, une contrainte peut vouloir dire plus de liberté et de productivité dans la création.
Exemple de contrainte : limitation de temps, d’argent, de personnes impliquées, de ressources utilisées, de toms / cymbales utilisés, de breaks…
Il n’y a AUCUNE excuse pour ne pas commencer maintenant : on peut tous commencer quelque chose avec le temps, l’argent, les connaissances et le matériel qu’on a maintenant.
La bonne contrainte peut conduire à ma meilleure oeuvre.
Savoir que tu as tout le temps que tu veux, tout l’argent possible, toutes les couleurs de la palette, tout ce que tu peux vouloir – ça ne fait que tuer la créativité.
Jack White
Souvent, c’est ce que l’artiste choisit de ne pas montrer qui rend l’oeuvre intéressante.
Pour finir, la créativité n’est pas que ce que l’on choisit de montrer ou d’utiliser. La créativité, c’est également ce qu’on choisit de ne pas montrer ou de ne pas utiliser.
Le livre regorge d’illustrations, de citations et d’autres idées que je n’ai pas partagées ici, le but n’était pas de faire un résumé du livre.
Si vous voulez aller plus loin, vous pouvez trouver Steal Like an Artist sur Amazon.
Pour appliquer ces techniques de créativité à la batterie et progresser plus rapidement, je vous invite à regarder les 3 vidéos que j’ai faites pour vous permettre d’enclencher votre progression rapide, en remplissant le formulaire juste en dessous de cet article.
Bon visionnage des vidéos et à bientôt !
Aurélien