4 techniques d’actrices pour mieux improviser à la batterie
Je fais partie d’un Mastermind d’entrepreneurs : une dizaine d’entrepreneurs qui échangent conseils / points de vue / idées, s’entre-aident face à leurs challenges respectifs etc. Hier soir, 2 actrices d’impro nous ont montré comment elles font évoluer leurs sketchs et comment on peut appliquer leur techniques d’impro dans nos entreprises. Et je pense que ces techniques peuvent aussi s’appliquer à la batterie (ou n’importe quel instrument), pour de l’improvisation ou non. Voici 4 techniques que j’ai retenues pour mieux improviser à la batterie.
1 – « OUI et… » : permettre l’évolution de l’impro
Les acteurs d’impro partent souvent d’une idée donnée par le public.
Pour nous par exemple, elles nous ont demandé de proposer un type de relation (on a choisi frère et soeur) et un lieu (chambre de la soeur).
À partir de là, le frère entre dans la chambre et s’en suit une série de dialogues et de situations improbables et souvent hilarantes !
Au début du sketch, ils adoptent la technique du « oui et… ».
C’est à dire qu’un personnage pose une question à l’autre, et ce dernier répond presque toujours par « oui » et ajoute ensuite quelque chose, ce qui permet au sketch de se développer.
Vu que l’idée de départ est lancée par le public, il n’y a aucun personnage définit à l’avance, ni situation ni lieu.
Les acteurs s’entre-aident donc pour créer une histoire en live.
Et pour créer cette histoire, que l’on peut comparer à une improvisation entre musiciens (poétique n’est-ce pas 🙂 ) il est fondamental que les acteurs ne se bloquent pas. Donc, qu’ils évitent de dire « non » au début du sketch.
Exemple :
Un personnage vient voir un autre personnage d’un air furieux et lui lance : « c’est toi qui a sali ma veste ??! »
Il est plus facile et plus amusant de développer l’histoire si l’autre acteur répond « oui, on l’a trempée dans la boue avec maman et c’était vraiment cool, d’ailleurs tu as retrouvé ton jeans Levi’s que tu aimais tant ? » que de répondre « Non c’est pas moi. », ce qui casserait l’impulsion du premier acteur.
Accepter ce que l’autre nous dit et y ajouter une idée ensuite pour le relancer dans ce qu’il a commencé est un excellent moyen de développer une histoire / improvisation.
J’ai peu d’expérience en improvisation à la batterie, mais je me rappelle qu’un soir dans un bar à Strasbourg j’en faisais une avec un guitariste et un bassiste. On restait trop longtemps sur le même rythme, j’ai donc fait un break pour passer à autre chose, ce que le bassiste à très bien compris (il m’a répondu « oui » et a enchaîné avec un autre riff) mais le guitariste ne voulait pas changer son riff. Il répondait « Non », et à partir de là l’histoire était terminée, le dialogue ne fonctionnait pas.
D’ailleurs c’était bien gênant quand on a arrêté et que je me suis levé pour donner les baguettes au batteur suivant 🙂
Il peut donc être bon de laisser les autres musiciens s’exprimer, leur répondre « oui » et continuer l’histoire qu’ils proposent, sans forcer sur une idée que j’ai en tête mais à laquelle ils ne s’attendent pas, ce qui casserait notre dialogue musical.
2 – Faire tomber le masque
Paradoxe : en montant sur scène et donc en jouant un rôle, un acteur peut exprimer son moi le plus sincère et authentique.
Si cela est bien fait, il peut dire, faire et être tout ce qu’il veut. C’est à dire lui-même, potentiellement.
La scène est un espace qui permet une liberté d’expression que l’on ose pas forcément avoir dans la vraie vie.
C’est le moment de se lâcher, d’exprimer des choses refoulées, de choquer, de ne pas plaire à tout le monde.
On se libère pour laisser s’exprimer une partie sauvage et primitive de nous-même que l’on taie souvent : notre intuition.
Et souvent, l’intuition me permet une créativité que mon savoir et mes prévisions ne permettent pas.
L’intuition peut également permettre d’être plus authentique, de se montrer pleinement sans se refouler parce que « mon vrai moi pourrait ne pas plaire aux musiciens ou au public ».
Je fais ce que mes tripes me disent de faire, là maintenant dans le moment présent.
On peut monter sur scène on se disant « je vais faire ça en intro, et si le guitariste fait tel riff c’est sûr je ferai ce break là, et je vais vraiment écouter le bassiste pour être sûr que mon jeu de charleston et mes pêches correspondent à ses riffs ».
Ça peut marcher oui, mais je dis alors à mon intuition de se taire pour laisser place à la prévision et être certain de correspondre aux attentes des autres.
Les 2 ne sont cependant pas incompatibles : on peut tout à fait prévoir avant une impro de faire tel genre de riff à tel moment, et ensuite suivre son intuition.
3 – Garder l’intention de départ
Quand un acteur commence à construire un personnage en début de sketch, il ne peut pas changer la personnalité de ce personnage par la suite.
Sa personnalité peut être très variée et complexe, mais cela doit alors être clair : les autres acteurs s’adaptent en fonction des toutes premières phrases qui sont dites.
Si je suis le premier à parler, ils vont construire leurs personnages en fonction de ce que je viens de dire.
Tout comme d’autres musiciens s’adapteront aux premières notes jouées. Ce premier instant est fondamental.
Et ça va TRÈS vite !
Donc si 20 secondes après je réponds d’une manière qui ne correspond pas à mon personnage (et donc à l’intention de départ) les autres ne comprendront pas et les personnages qu’ils se sont créés peuvent ne plus être pertinents.
Ça ne plaira certainement pas aux autres acteurs, ni au public.
Je pense que de bons musiciens ou acteurs sont capables de faire évoluer cette intention de départ d’une manière pertinente et donc agréable.
Mais pour donner un cas extrême : je ne vais pas intégrer un blast beat entre 2 minutes d’improvisation de samba si je joue avec des musiciens qui n’ont pas le vocabulaire pour m’accompagner, ou qui ne s’y attendent pas du tout.
Lorsque l’intention de départ est clair, on peut faire des choses extraordinaires (en impro ou non), tout comme le font des groupes comme Between the Buried and Me par exemple en mélangeant énormément de styles différents.
4 – Il n’y a pas d’échecs, que des opportunités
La confiance, c’est savoir qu’il est possible que j’échoue et d’agir quan même. D’être confortable dans cette idée d’échec.
Car l’échec n’est qu’un imprévu, une nouvelle direction à prendre.
Je voulais faire un rythme plus rapide et plus énergique mais les autres musiciens vont dans le sens inverse et jouent quelque chose de plus posé ?
C’est une opportunité pour moi de calmer mon jeu pour le rendre encore plus puissant par la suite.
Un échec n’est un échec que s’il est accepté comme tel.
Autrement, ce n’est qu’une opportunité de suivre un chemin différent.
Remarque
Toutes ces techniques seront évidemment plus puissantes avec des musiciens qui les connaissent aussi (on parle la même langue, on utilise les mêmes codes de communication), ou des musiciens avec lesquels je suis habitué à jouer (on connaît nos styles de jeu).
Ça peut être un très bel objectif de sortir de sa zone de confort et de décider de mieux improviser à la batterie.
Comme n’importe quelle technique, ça se travaille, et en plus ça permet de gagner en confiance.
Si vous voulez vous fixer cela comme objectif ou simplement être certain de progresser rapidement en impro, je vous invite à remplir le formulaire ci-dessous, qui vous permettra d’accéder gratuitement à 3 vidéos dans lesquelles je présente 3 techniques pour progresser rapidement.
Bon visionnage des vidéos, belle impro et à bientôt !
Aurélien