2 changements rythmiques pour faire exploser une chanson (Breakdown)

breakdown

NOTE : cet article participe à l’événement « Rencontre blog de musique 2016 : le rythme et ses variantes » organisé par le blog BatteurPro. Je vous conseille vivement de visiter son blog, et notamment son article « Imiter une double grosse caisse ».

 

 

J’aimerais vous parler de 2 exemples de changements de rythmes qui, lorsqu’ils sont bien utilisés, permettent de faire exploser l’énergie d’une chanson. Les 2 sont courants dans le métal mais je ne suis pas sûr qu’ils en soient issus : l’objectif n’est pas de retracer leurs histoires, mais de les découvrir et de pouvoir les utiliser dans vos compositions, que vous jouiez du métal ou non.

 

1 – Le Breakdown

Qu’on pourrait traduire par « rupture » ou « effondrement », les 2 collent au concept.

C’est un moment de la chanson (généralement à la fin, après avoir bien fait monter la sauce 🙂 ) où le débit rythmique est divisé par 2  (parfois 4 ou plus, pas de limite !).

Généralement il s’agit d’une partie rapide et généreuse en notes. Un gros breaks intervient, le débit rythmique est alors divisé par 2, la caisse claire n’est plus sur le 2 et 4 mais seulement sur le 3, la guitare étouffe les cordes, il n’y a pas de ligne de chant… c’est le Breakdown !

Au moment de cette explosion, basse / guitare / grosse caisse jouent à l’unisson, souvent des groupes de 3 coups.

Evidement de nombreuses chansons ne suivent pas ce schéma, mais cette recette est très utilisée.

Un exemple avec « Stabbing to purge Dissimulation » du groupe All Shall Perish :

 

Un premier petit breakdown intervient à 0:49, pour laisser repartir la chanson, remettre la pression avec une vitesse et un nombre de notes impressionnant, pour enfin exploser à 1:55. À 2:15, une espèce de second breakdown est encore introduit pour conclure la chanson.

Vous l’aurez compris, All Shall Perish adore faire des breakdowns. Je trouve qu’ici cela marche très bien, le procédé est parfaitement maitrisé (sur une chanson très courte en plus). Mais souvent les breakdowns sont surutilisés et risquent alors de perdre leur effet.

Comme souvent avec une recette qui marche.

Et si vous en trouverez à la pelle dans le métal (notamment dans le Deathcore et le Metalcore), un procédé similaire est utilisé dans à peu près n’importe quelle chanson electro que vous pourrez entendre en boîte. On fait monter la pression pour finalement « drop the bass » : lancer un gros kick qui va marteler chaque temps.

Dans ce style, on parle de « Drop ».

Bien que l’effet recherché et la sensation éprouvés soient similaires, le travail est souvent plus fait sur les sons et les effets utilisés, plutôt que sur un changement rythmique. Peut être pour une raison pratique : la nécessité de garder un rythme sur lequel il est facile de danser.

Mais la fameuse caisse claire qui marque le temps puis accélère pour faire un roulement avant de lâcher les basses est encore courante, dans quels cas il y a un changement de rythme marqué. Cependant cette caisse claire rapide est plus présente en tant que break, donc sur une courte durée, que sur la totalité d’un groove précédant le breakdown.

Encore une fois, c’est ce que l’on peut constater généralement, mais la division rythmique n’est pas inconnue des DJ !

Autre exemple éloigné du métal, et une utilisation parfaite de ce concept dans une chanson très mélodique, avec « School » de Supertramp.

Le breakdown est à 4:57 mais je vous conseille vivement d’écouter toute la chanson pour en profiter pleinement :

 

Avant le breakdown, la caisse claire est sur le 2 et 4 et la grosse caisse est très présente. Après le breakdown, le débit de caisse claire est divisé par 2 et on ne la retrouve plus que sur le 3, elle devient très marquée et accentuée par une cymbale. Les cymbales et la grosse caisse sont également bien moins jouées, ce qui laisse le morceau respirer et exploser en même temps.

Dans cet exemple, le changement est également très perceptible à la basse, plus lente mais bien plus présente.

 

Note : dans d’autres styles, comme le Bluegrass, la notion de Breakdown est utilisée différemment.

 

 

2 – Jouer à l’unisson un rythme saccadé

Même principe que pour le breakdown, on fait monter la sauce etc. seulement au lieu de diviser le débit rythmique par 2 (et de retrouver la caisse claire sur le 3 au lieu du 2 et du 4 par exemple), basse / guitare / grosse caisse vont jouer à l’unisson un pattern saccadé, souvent avec les cordes étouffées.

Exemple avec « Remembrance » de Gojira, et son final hallucinant à 3:34 qui libère l’énergie accumulée tout au long de la chanson :

Bien que la partition soit toujours très fournie, l’énergie est libérée.

Probablement parce que cette partie ne comporte pas de chant également.

Certains groupes comme Meshuggah composent presque exclusivement de cette manière, c’est à dire que durant toute la chanson basse / guitare / grosse caisse jouent le même rythme.

Autre exemple particulier, « Untitled » de Beneath the Massacre. La chanson entière est une espèce de breakdown sans mélodie :

 

À noter que bien que la chanson en elle même ne comporte pas de partie rapide annonçant ce breakdown, la fin de la chanson précédente sur l’album est ultra rapide et brutale, tout comme le début de la chanson suivante. Cette chanson est à l’album ce qu’un breakdown est à une chanson.

 

Pour conclure, dans les 2 cas les instruments jouent le même rythme à l’unisson. Si la démarche est sensiblement différente, le résultat reste similaire : relâcher l’énergie accumulée précédemment dans la chanson.

Là où d’autres créent des émotions avec des mélodies, c’est ici sur le rythme que le travail est effectué pour créer de l’énergie.

Bien sûr, tout comme le groove, c’est subjectif, mais j’espère que vous aurez aussi ressenti cette puissance et que cela vous aura motivé à essayer ces changements rythmiques, tout particulièrement dans d’autres styles que du métal (comme Supertramp). C’est là que je trouve que ça devient intéressant : quand on mélange la beauté mélodique avec l’énergie du rythme on créé quelque chose de splendide, qui donne des frissons.

 

Pour développer votre technique et  trouver les bonnes idées pour appliquer ça dans votre groupe, je vous invite à regarder les 3 vidéos que j’ai faites pour vous aider à progresser plus rapidement, en remplissant le formulaire en dessous de cet article.

Et je vous invite à partager cet article avec les membres de votre groupe si vous pensez que cela peut booster vos compositions.

Bons breakdowns et à bientôt !

 

Aurélien

 

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